Rotation des parcours pour volailles de bassecour : Importance

Coq de pêche de race limousine. Les plumes de ces coqs sont utilisés comme mouche pour pêcher du poisson. Crédit photo : A.Kiers

Pourquoi un parcours tournant est essentiel

Préserver la qualité de l’herbe et éviter le surpâturage

Comme pour les pâturages bovins ou ovins, la rotation des parcours pour volailles de bassecour s’inspire du principe de pâturage tournant dynamique. Elle consiste à diviser le parcours en plusieurs parcelles et à déplacer régulièrement les volailles pour permettre à l’herbe de se régénérer.

Quand les poules restent trop longtemps sur la même parcelle :

• L’herbe est broutée jusqu’aux racines, ralentissant sa repousse.
• Les zones autour des trappes deviennent boueuses et stériles.
• Les parasites se concentrent, contaminant les futures générations.

Limiter les parasites et favoriser la biosécurité

La rotation permet un temps de repos végétatif et sanitaire, indispensable pour casser les cycles de vie des parasites. En élevage professionnel, un vide sanitaire d’au moins 3 semaines est recomandé. Ce repos contribue à assainir le sol naturellement.

Respecter les comportements naturels des volailles

Une herbe fraîche stimule les comportements naturels : exploration, grattage, picorage… Cela réduit le stress et améliore la condition physique des volailles.

Comment mettre en œuvre la rotation des parcours pour volailles de bassecour

Taille et division du parcours

Divisez la surface globale en parcelles de taille équivalente. Par exemple, une surface de 300 m² peut être partagée en 3 zones de 100 m² chacune. Prévoir une surface de parcours d’au moins 10 m²/poule est le minimum recommandé.

Durée de pâturage et de repos

La durée de pâturage est généralement comprise entre 3 et 21 jours par parcelle. Elle dépend de la saison, de la taille du parcours, du nombre et du type de volailles pâturant dessus. Par exemple, des poules rousses hybrides abîment beaucoup plus le parcours que des poules Pékin.

Le temps de repos dépend de la saison et du stade végétatif de départ. En général, Il faut compter de 10 jours à 4 semaines pour atteindre un minimum de stade 3 feuilles (herbe de 13–15 cm environ). Il ne pas descendre sous les 5 cm d’herbe, et ne pas pâturer plus de 50 % de la surface des feuilles pour éviter l’épuisement des réserves des plantes.

La règle des 3×3

Une bonne règle à retenir est d’avoir 3 parcours utilisé pendant 3 semaines chacun. Ça permet d’avoir toujours de l’herbe verte à disposition pour vos volailles.

Entrés et sortie du parcours

Attention à l’entrée et la sortie des parcours. Il est utile d’avoir une entrée / sortie différente par parcours. Pour éviter le piétinement au endroit de passage. 

Deux grands modèles : poulailler fixe vs mobile

Poulailler fixe avec parcours tournant

Ce modèle traditionnel utilise un bâtiment permanent et des clôtures fixes. Il facilite le respect des normes sanitaires et est souvent préféré par les autorités. Le poulailler fixe présente des limites : les zones de sortie sont toujours identiques, il y a un risque de boue en hiver, et il offre peu de flexibilité.

Poulailler mobile

Plus adapté aux petits lots (<200 poules), ce modèle est idéal pour les élevages de bassecour. Il permet de déplacer le bâtiment régulièrement sur différents espaces. Il réduit les coûts, facilite les opérations de nettoyage, mais demande une bonne gestion de l’eau, de l’alimentation et de la biosécurité.

Le parcours agroforestier : vers un modèle durable

Un parcours arboré bien conçu apporte de nombreux bénéfices :

• Thermorégulation : ombrage en été, protection du vent en hiver
• Réduction du stress : les arbres protègent contre les prédateurs volants
• Valorisation des aliments présents naturellement sur le parcours :  fruits, vers de terres, insectes, herbes, etc
• Biodiversité accrue : habitat pour pollinisateurs et oiseaux

Conseils d’aménagement

• Ombrage optimal : 30 à 50 % de la surface.
• Distance maximale entre deux zones arborées : 15 à 20 mètres.
• Implanter une haie à 10-12 m du bâtiment pour freiner le vent.

Parcours mal entretenu d’une bassecour. Sans rotation, l’herbe disparaît totalement. L’avantage de ce parcours est la présence d’arbres. Crédit photo : Alexis Kiers

Les erreurs à éviter : entre biosécurité et logique de rotations

Le surpâturage, les sols nus, et la surdensité forment le cocktails parfait pour multiplier les problèmes de santé. Dans trop d’élevages de volailles, on observe des zones proches du poulailler complètement dénudées, sur-fréquentées, où les animaux tournent en rond dans la boue, au milieu des fientes. Ces zones, qu’on appelle parfois “zones mortes”, deviennent de véritables nids à pathogènes, difficiles à récupérer sans rotation ni repos végétatif. Pourquoi ces zones deviennent-elles critiques ? Parce que sans rotation :

• La végétation n’a pas le temps de repousser.
• Le sol s’asphyxie et se tasse.
• Les parasites prolifèrent dans un environnement humide, riche en matière organique.
• Le stress des animaux augmente, à cause du manque d’espace utilisable.

C’est tout l’inverse du but recherché dans un élevage de plein air. Et ce n’est pas une simple question d’esthétique, car un parcours mal géré, c’est un facteur de contamination directe.

L’importance de la biosécurité… même dehors

Le parcours fait partie intégrante de l’élevage. Il doit être pensé avec les que le poulailler. Oui, même en extérieur. Voici les bonnes pratiques à adopter :

• Des bottes dédiées au parcours extérieur, jamais utilisées ailleurs.
• Un point de désinfection des chaussures et du matériel à l’entrée du parcours.
• Une gestion stricte des accès pour éviter les allées et venues inutiles (notamment tracteurs, visiteurs, enfants…).
• Du matériel distinct pour chaque parcours si rotation en paddocks.
• Respect du temps de “repos sanitaire” (moment où il n’y a pas de volailles sur le parcours – minimum de 21 jours)

La rotation du parcours de volailles, ce n’est pas du luxe mais c’est du bon sens.

Une bonne rotation permet aussi d’intégrer ces périodes de repos sanitaire sans perturber le fonctionnement global de l’élevage. C’est ça, la clé d’un système durable qui tient dans le temps.

Un équipement de désinfection avec le désinfectant et le pulvérisateur. Idéal pour désinfecter les objets plus gros (tracteurs, etc…)
Crédit photo : Dr Bassecour.

Et pour les petits élevages ?

Même avec quelques dizaines de poules, la rotation des parcours pour volailles de bassecour est accessible :

• Prévoir au moins 10 m²/poule.
• Utiliser des filets électrifiés mobiles.
• Cabane légère et facilement déplaçable.
• Prévoir les accès à l’eau et à la nourriture.

Conclusion : la rotation des parcours pour volailles de bassecour est un choix durable et rentable

Mettre en place une rotation des parcours, c’est investir dans la durabilité de son élevage. Moins de maladies, plus de bien-être, meilleure qualité des œufs, image valorisée… Les bénéfices sont nombreux.

Chez Dr Bassecour, nous accompagnons les petits éleveurs dans la mise en œuvre de bonnes pratiques comme la rotation des parcours. N’hésitez pas à faire appel à nos vétérinaires partenaires pour un diagnostic personnalisé.

Complément indispensable : lutter contre les parasites internes des volailles avec la vermifugation naturelle aux huiles essentielles

Même avec une bonne rotation des parcours, les risques parasitaires ne disparaissent jamais totalement. Chez Dr Bassecour, nous recommandons une approche douce et naturelle, en particulier les vermifuges à base d’huiles essentielles qui agissent sur le système digestif sans détruire la flore intestinale des volailles.

Vers intestinaux et vers du jabot : quels sont les signes cliniques ?

Les signes cliniques sont caractérisés par de la diarrhée, un jabot gonflé et mou, une perte d’appétit et de l’abattement. Rarement, un vers ascaris peut être retrouvé dans l’œuf. Lors de forte infestation, on peut voir des jaunes d’œuf plus blancs que d’habitude.

Pourquoi choisir un vermifuge naturel ?

• Aucune période d’attente pour la consommation des œufs
• Renforcement de l’immunité digestive
• Prévention plutôt que traitement curatif lourd

Le PARAFIT améliore le confort digestif, notamment durant les périodes à risque d’infection parasitaire. Le PARAFIT  est fabriqué à partir d’un mélange d’extraits naturels de tanaisie et d’ail. Utilisé en cure préventive aide à maintenir un bon équilibre intestinal et réduit la pression parasitaire sur les parcours, surtout lorsqu’ils sont très sollicités.

À retenir

Avantages de la rotation des parcours :

• 🌱 Régénération de l’herbe
• 🐛 Moins de parasites
• 🧘 Moins de stress
• 🔐 Meilleure biosécurité
• 🌳 Valorisation agroforestière
• 💰 Réduction des coûts vétérinaires
• 🧼 Meilleure image de marque pour les professionnels

Envie d’aller plus loin ?

👉 Discuter avec un vétérinaire pour avoir des conseils sur un plan de rotation sur mesure

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