L’importance de la vaccination pour les volailles de bassecour

DV. Alexis Kiers tenant une seringue avant la vaccination d’une poule Padoue.
Crédit photo : A.Kiers

Pourquoi vacciner ses volailles en bassecour ?

Les petits élevages de volailles disposent aujourd’hui de nombreux vaccins efficaces pour protéger leurs animaux. Certaines maladies, comme la maladie de Marek ou la variole aviaire, ne causent pas forcément de pertes massives dans un troupeau, mais leur prévention reste essentielle pour éviter tout risque de propagation et préserver la santé de l’élevage.

Dans les élevages avicoles commerciaux, la vaccination est une pratique incontournable pour éviter les épidémies qui peuvent avoir un impact économique significatif. En revanche, les petits éleveurs et amateurs de bassecour vaccinent rarement leurs volailles. Les raisons sont diverses :

• Les animaux semblent rarement malades.
• Les éleveurs ne sont pas toujours conscients des maladies présentes.
• L’absence de diagnostic professionnel.
• La difficulté d’accès aux vaccins.
• Des conditionnements peu adaptés (flacons de 1000 doses, souvent vendus en gros aux vétérinaires).

Les bénéfices d’une vaccination adaptée

Se poser la question de la vaccination dans un élevage de bassecour est essentiel pour garantir :

• Une meilleure prévention des maladies infectieuses.
• Une production d’œufs stable.
• Une croissance optimale des volailles.
• La protection des animaux reproducteurs.
• L’accès aux expositions avicoles.

De plus, une vaccination bien pensée permet de réduire l’usage d’antibiotiques et ainsi de limiter l’antibiorésistance ainsi que certaines zoonoses comme la salmonellose. Il est important de noter que vacciner un élevage reste abordable lorsque les maladies à cibler sont bien identifiées.

DV. Alexis Kiers, au Vietnam en 2008, conseillant une éleveuse d’élevage de poule pondeuse sur les bienfaits de la vaccination.
Crédit photo : A.Kiers

Comment décider des vaccins nécessaires ?

Tous les élevages de bassecour ne nécessitent pas une vaccination complète. Il est crucial de cibler les maladies pour lesquelles un risque réel est identifié. La maladie de Newcastle est un cas particulier, car sa vaccination est obligatoire pour les volailles et pigeons participant aux expositions. L’évaluation du besoin de vaccination doit prendre en compte :

• Les antécédents de maladies dans le troupeau.
• La participation à des expositions ou la mise en contact avec d’autres oiseaux.
• L’introduction de nouveaux animaux (particuliers, marchés, etc.).

Attention, il est déconseillé de vacciner un animal malade. De plus, l’administration d’un vaccin vivant dans un élevage où la maladie n’est pas présente peut introduire un pathogène, certains virus vaccinaux pouvant retrouver leur virulence après plusieurs passages d’un oiseau à un autre.

Vaccins essentiels pour les volailles de bassecour

Maladie de Marek

Cette maladie est omniprésente et la vaccination est vivement recommandée, notamment en cas de reproduction. Le virus se propage via les squames de plumes, ce qui impose une vaccination dès l’éclosion. Cependant, son coût reste élevé pour les petits élevages. Le vaccin MD VAC LYO (Zoetis) est le plus utilisé en France (sérotype 3), mais il ne protège pas intégralement contre tous les sérotypes. L’accès aux vaccins conservés dans l’azote liquide reste limité aux couvoirs professionnels. Pour limiter les coûts, il est conseillé de regrouper les éclosions pour ne réaliser que 2 à 3 campagnes de vaccination par an.

Maladie de Newcastle

La vaccination contre cette maladie est obligatoire pour les volailles participant aux expositions. Plusieurs types de vaccins sont disponibles (inactivés et vivants), adaptés aux poules, pigeons et dindes.

Variole aviaire

Facilement évitable grâce à la vaccination, la variole aviaire se prévient avec des vaccins administrés par transfixion alaire. Une vaccination annuelle est recommandée pour tous les oiseaux. Le printemps et l’automne sont les périodes idéales pour ce vaccin.

Maladies respiratoires et coryza

Le coryza des volailles peut être causé par plusieurs agents pathogènes. Avant toute vaccination, un diagnostic est recommandé pour identifier le germe en cause. Par exemple, vacciner contre la maladie de Newcastle alors que le problème vient de la bronchite infectieuse peut aggraver les symptômes. Les vaccins contre les maladies respiratoires sont souvent administrés par goutte dans l’œil (voie oculo-nasale), une méthode adaptée aux petits élevages : une goutte par oiseau suffit.

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